ETIENNE P. LIMALA II1,3, GODSWILL N. NTSEFONG1*, BENOIT C. LIKENG-LI-NGUE1,3, LUTHER F. MBO NKOULOU2,3, JEAN F.V. AKOA FOUMAN1 et BELL J. MARTIN1*
1 Laboratoire de Génétique et Amélioration des Plantes, Département de Biologie et Physiologie Végétales, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812, Yaoundé, Cameroun.
2 Division de Production Végétale, Centre de Recherche Agricole de Mbalmayo, Institut de Recherche Agricole pour le Développement, BP 2123, Mbalmayo, Cameroun
3 Centre de Recherche et d’Accompagnement des Producteurs Agropastoraux du Cameroun, BP 33, Boumnyebel, Cameroun
Reçu: 27 février 2025, Revu: 01 avril 2025, Révisé: 26 avril 2025, Accepté: 16 mai 2025, Publié: 13 juin 2025
https://doi.org/10.63342/cjbbs2025.33.008.fr
RÉSUMÉ
Les variations phénologiques sont quelquefois considérées comme une stratégie d’adaptation écologique et physiologique des espèces à leur environnement. La présente étude avait pour objectif de déterminer les phénophases reproductives de Megaphrynium macrostachyum sur un échantillonnage de 66 individus de 2 forêts naturelles. Les données collectées ont porté sur la période et la détermination des stades de floraison et de fructification ainsi que le pourcentage d’individus fleuris et fructifiés, à travers des observations directes sur le terrain à intervalle de 3 jours, de janvier à décembre 2023. Deux phases phénologiques ont été identifiées, à savoir : la phase florale qui va de mai à juin et la phase fruitière qui va de juin à août et comportent chacune 4 stades de développement, soit au total 8 stades phénologiques pour une durée qui varie entre 64 et 85 jours. L’inflorescence chez l’espèce est une grappe qui porte les fleurs hermaphrodites et trimères de couleur jaunâtre ou blanc-violacée. Les individus de la zone IV ont présenté le taux de floraison le plus élevé (81,81 %) par rapport à ceux de la zone V (75,75 %). Quant à la fructification, les individus de la zone V ont présenté un taux plus élevé (84 %) que ceux de la zone IV (81,48 %). Du stade d’initiation florale à la nouaison, une perte en fleurs de 17,26 % a été enregistrée. Aucune différence significative n’a été notée en termes de durée de chaque phase et de différents stades phénologiques entre les accessions des 2 zones. Une corrélation positive est observée entre le diamètre du fruit et sa longueur (R = 0,2197). En somme, la phénologie de M. macrostachyum (Benth.) Milne-Readh. a été synchrone, malgré un léger décalage temporel observé entre les deux zones.
Mots clés : phénologie ; Megaphrynium macrostachyum ; zones forestières ; Cameroun.
ABSTRACT
Phenological variations are sometimes considered an ecological and physiological adaptation strategy of species to their environment. The objective of this study was to determine the reproductive phenophases of Megaphrynium macrostachyum on a sample of 66 individuals from 2 natural forests. The data collected focused on the period and determination of flowering and fruiting stages as well as the percentage of flowering and fruiting individuals, through direct field observations at 3-day intervals, from January to December 2023. Two phenological phases were identified: the floral phase, which spans from May to June, and the fruiting phase, which extends from June to August. Each phase comprises four stages of development, resulting in a total of eight phenological stages, with a duration varying between 64 and 85 days. The inflorescence in this species is a raceme that bears hermaphrodite and trimerous flowers of yellowish or purplish-white color. Individuals from zone IV presented the highest flowering rate (81.81%) compared to those from zone V (75.75%). As for fruiting, individuals from zone V presented a higher rate (84%) than those from zone IV (81.48%). From the stage of floral initiation to fruit set, a flower loss of 17.26% was recorded. No significant difference was noted in terms of duration of each phase and different phenological stages between the accessions of the 2 zones. A positive correlation is observed between fruit diameter and length (R = 0.2197). In summary, the phenology of M. macrostachyum (Benth.) Milne-Readh. was synchronous, despite a slight temporal shift observed between the two zones.
Keywords: phenology; Megaphrynium macrostachyum; forest areas; Cameroon.
BIBLIOGRAPHIE
Akaffou D S (2013). Etude et cartographie génétique du croisement Coffea pseudozanguebariae BRIDSON X Coffea canephora PIERRE. Thèse de Doctorat d’Etat, UFR des Sciences de la Nature, Université Nangui Abrogoua (Abidjan, Côte d’Ivoire), 121 p.
Amyotte L (1996). Méthodes quantitatives (application à la recherche en sciences Humaines). Édition du renouveau pédagogique (E.R.P.I.). Saint-Laurent (Québec), Canada.
Anonyme 1 (2008). Renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale à travers la gestion et l’utilisation durable des produits forestiers non ligneux. GCP/RAF/398/GER. Directives sous-regionales relatives à la gestion durable des produits forestiers non ligneux d’origine végétale en Afrique Centrale. FAO/COMIFAC/GTZ, Yaoundé, 24 p.
Arbonnier M (2009). Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest, 3ème Édition revue et augmentée. MNHN-QUAE, France, 576 p.
Badou R B, Yedomonhan H, Adomou A C. and Akoegninou A (2017). Phénologie florale et production fruitière de Syzygium guineense (Willd.) DC. subsp. Macrocarpum (Myrtaceae) en zone soudano-guinéenne au Bénin. International Journal of Biological Chemistry Sciences 11(5) : 2466-2480. https://doi.org/10.4314/ijbcs.v11i5.41
Betti J L., Ngankoué C M., Dibong S D. and Singa A E (2016). Etude ethnobotanique des plantes alimentaires spontanées vendues dans les marchés de Yaoundé, Cameroun. International Journal of Biological Chemistry Sciences 10 (4), 1678-1693. https://doi.org/10.4314/ijbcs.v10i4.19
Bloesch B and Viret O (2013). Stades phénologiques repères des fruits à pépins (pommier et Poirier). Revue Suisse Arboriculture et Horticulture 45 (2) : 128-131.
Boffa J M (2000). West African Agroforestry Parklands: Keys to Conservation and Sustainable Management. Unasylva English Ed. 51: 11–17.
Boshier D H (2000). Mating systems. In Forest Conservation Genetics: Principles and Practice, Young A, Boshier D, Boyle T (eds). CSRO Publishing, CABI Publishing; 63- 80.
Chuine I, Belmonte J et Mignot A (2000). A modelling analysis of the genetic variation of phenology between tree populations. J. Ecol., 88 (4) : 561-570
Dao E C M (2012). Biologie et écologie de la reproduction sexuée d’une Caesalpinioideae (Leguminoseae): Piliostigma reticulatum (D.C.) Hochst. Thèse de Doctorat, Université Polytechnique de Bobo-dioulasso (UPB) / Burkina – Faso. p.110.
Diallo B O., McKey D, Chevallier M H., Joly H I and Hossaert-McKey M (2008). Breeding system and pollination biology of the semi-domesticated fruit tree, Tamarindus indica L. (Leguminosae: Caesalpinioideae): Implications for fruit production, selective breeding and conservation of genetic resources. African Journal of Biology 7(22), 4068-4075.
Eya’ane M F., Okalla E C., Fannang S V, Segnou M L., Ntoumba A A. Belle Ebanda Kedi, P., & Mpondo Mpondo, E. A. (2017). Natural Substances for the Synthesis of Silver Nanoparticles against Escherichia coli: The Case of Megaphrynium macrostachyum (Marantaceae), Corchorus olitorus (Tiliaceae), Ricinodendron heudelotii (Euphorbiaceae), Gnetum bucholzianum (Gnetaceae), and Ipomoea batatas (Convolvulaceae). Journal of nanomaterial : 1-6. https://doi.org/10.1155/2017/6834726
Eyog Matig O, Ndoye O, Kengue J. and Awono A (2006). Les Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun. IPGRI Regional Office for West and Central Africa c/o ITTA 08 B.P. 0932 Cotonou, Benin. Int. Plant Gen. Res. Inst., p 220.
Gonmadje C F., Donfack J B. and Kengue J (2015). Rapport national sur l’état des ressources génétiques forestières du Cameroun. FAO, Rome, 98 p.
Grillo J A. and Lawal A K (2010). In vitro activity of Thaumatococcus daniellii and Megaphrynium macrostachyum against spoilage fungi of white bread and ‘Eba’, an indigenous staple food in Southern Nigeria. African Journal of Microbiological Research 4 (11): 1076-1081. https://doi.org/10.5897/AJMR.9000382
Laopé A C S., Soko D F S., Lacina F C., Foungnigué K S., Koné M. et al., (2018). Caractérisation agromorphologique de cinq variétés de Cucurbitacées cultivées dans la Région de Khorogo (CI). Journal of Animal Plant Sciences 37(2), 6033-6040.
Limala E P., Ntsomboh N G., Likeng-Li-Ngue B C., Nyouma A. et Bell J M. (2023). Smallholders’ Perceptions and Socio-Economic Importance of Megaphrynium macrostachyum (Benth.) Leaves in the Central and Littoral Regions of Cameroon. International Journal of Economy, Energy and Environment. 8 (2), 17-22. https://doi.org/10.11648/j.ijeee.20230802.11
Masamba F D (2013). Analyse économique de la filière feuilles de Megaphrynium macrostachyum (Benth) Milne Redh sur l’axe Kisangani. Mémoire, Kisangani, 48 p
Mbayu M L F (2016). Etude de la forêt à Marantaceae et son impact sur la régénération des ligneux dans la réserve forestière de Yoko et ses environs (Ubundu, Province de la Tshopo, RD Congo). Thèse de Doctorat. Université de Kisangani, Brazaville, Congo, 240 p.
Mpemboura N S (2022). Phénologie reproductive chez Dacryodes Edulis ((G. Don) H.J. Lam) et variation de quelques métabolites primaires associés. Thèse de Doctorat/PhD, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun. 283 p.
Muhanguzi H D R., Obua J, Oryem-Origa H. et Vetaas O. R. (2003). Tree fruiting phenology in Kalinzu forest, Uganda, Afric. J. Ecol., 41: 171– 178. N’dri K.E., 2021. Biologie de la reproduction, diversité agromorphologique et optimisation du bouturage de Myrianthus arboreus (Cecropiaceae) P. Beauv. (1805) en Côte d’Ivoire. Thèse de Doctorat inédit. Université Jean Lorougnon Guédé, Cote d’Ivoire. 164 p.
Ngama B J F (2007). Les légumes traditionnels : perspective de la recherche sur la Domestication et pérennisation de leur production. Kisangani, Congo. 45 p.
Verina I, Ndoye O, Midoko D, Chupezi J. et Nasi R. (2012). Les Produits forestiers non ligneux : contribution aux économies nationales et stratégies pour une gestion durable. CIFOR, FAO, IRET, pp.137-154.